Si on se réfère au dictionnaire historique de la langue française “Le Robert”, le terme de révolution, passé dans le langage courant, est venu de révolu. Depuis le dix-septième siècle, avec l’influence de l’anglais revolution, le mot concerne un changement brutal pouvant impliquer trouble et renversement de régime. Ainsi, le mot est notamment employé lors de la Glorieuse Révolution anglaise de 1688 : Jacques II, roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande, est déposé et remplacé par sa fille Mary II et son époux, le stathouder Guillaume III d’Orange, souverain de facto de la République néerlandaise. Cet évènement est illustré par un timbre hollandais émis en 1988 qui célèbre le bicentenaire du couronnement comme souverains anglais de Mary II  et de Guillaume d’Orange.

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Deux timbres du Royaume-Uni montrent les effigies de Guillaume d’Orange, devenu roi sous le nom de Guillaume III,

et de Mary II.

On rebaptise a posteriori de « première révolution » la Guerre civile anglaise “Civil war” qui vit s’affronter les troupes royales et celles du parlement anglais et conduisit au renversement de la monarchie catholique par une république calviniste dictatoriale. Ce fait est illustré par une série de timbres du Royaume-Uni. Un mousquetaire est représenté sur le timbre ci-dessous.

Au renversement de cette monarchie, le roi Charles I est décapité.

Olivier Cromwell établit une république calviniste dictatoriale qui est à son tour renversée. Un timbre émis par l’ïle de Sainte Hélène montre un portrait de Cromwell.

Nous allons examiner maintenant chronologiquement divers événements qualifiés du terme révolution. Cet article ne se veut en aucune manière une apologie de faits révolutionnaires et nous avons retenu le qualificatif de révolution quand il était consacré notamment sur la légende des timbres ou que les personnages mentionnés étaient qualifiés de révolutionnaires.

1763 Philippines

Diego Silang y Andaya (16 décembre 1730 – 28 mai 1763) leader révolutionnaire philippin a conspiré avec les forces britanniques pour renverser la domination espagnole dans le nord des Philippines. Il avait  épousé la veuve Josefa Gabriela de Santa (1731-1763). Trois timbres, émis en 1952 avec l’effigie de Gaetano Lopez Jaena,  ont été surchargés en 1963 pour le bicentenaire de sa mort  (et pour présenter une exposition d’art et de philatélie Arphex.

Après la reconquête de Manille (prise par les anglais en 1762), les responsables espagnols ont  offert une récompense à quiconque tuerait Diego Silang. Le 28 mai 1763, des amis de Diego lui rendent visite au fort de la Casa Real au Vigan et l’abattent. Son épouse poursuit alors la lutte de la révolution llocano. Capturée par les espagnols, elle est exécutée. Un timbre philippin donne son effigie.

1775-1783 : Révolution américaine

De 1775 à 1783 se déroule la  Révolution américaine, terme utilisé par les américains pour décrire la guerre d’indépendance menée contre l’Angleterre par ses colonies d’Amérique du Nord avec l’aide de la France. De nombreux timbres américains ont célébré divers événements et notamment le bicentenaire de la fondation des Etats Unis d’Amérique le 4 juillet 1776.

  • bande de 4 timbres illustrant la signature de la déclaration d’indépendance le 4 juillet 1776,
  • portrait de Washington, premier président
  • le marquis de Lafayette apporta l’aide armée de la France dans le cadre de l’alliance française signée en 1778,
  • bataille de Bunker Hill en 1773,
  • bataille de Lexington Concord en 1773,
  • signature en 1783 du traité de paix illustrée sur ce timbre émis par la Grenade.

1789 : Révolution française

Elle a conduit à la chute du roi Louis XVI. Les 150 ans de la révolution font l’objet d’un timbre français montrant la  peinture « le serment du jeu de paume » peint par Jean-Louis David.

Ce serment fait le 20 juin 1789 est un  engagement solennel d’union pris à la salle du Jeu de paume, à Versailles, par 300 députés du tiers état, auxquels s’associent certains députés du clergé et de la noblesse lors des États généraux de 1789.

Toujours en 1939, chaque colonie française de l’époque émet une série de timbres représentant la Bastille. Seul un timbre de la Côte d’Ivoire est représenté ici.

Les 200 ans de la révolution ont connu l’émission de timbres variés en France et à l’étranger :

  • bloc sur la déclaration des droits de l’homme
  • prise de la bastille sur ce timbre mexicain,
  • jugement de Louis XVI sur ce timbre rwandais,
  • divers grands hommes et symboles de la révolution sur ces deux blocs français,
  • et aussi Marat, Danton et Robespierre sur ce timbre de l’URSS,
  • un carnet de timbres français a célébré six autres personnages impliqués dans la révolution,

Pour célébrer le bicentenaire de la révolution, la Polynésie française a choisi de retenir la mutinerie du Bounty qui conduisit, en 1789, certains marins à se réfugier à Tahiti.

Les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) ont émis un timbre rempli d’allégories.

1791-1804 : Révolution en Haïti

De 1791 à 1804, en Haïti, possession française (alors appelée Saint Domingue), s’est établi un état indépendant à la suite de la révolution française. Après le rétablissement de l’esclavage dans les colonies françaises par Napoléon, les haïtiens ont mené la guerre contre les troupes françaises qui ont fini par être vaincues en 1804.  La  cérémonie du Bois Caïman, réunion d’esclaves marrons dans la nuit du 14 août 1791, est considérée en Haïti comme l’acte fondateur de la révolution et de la guerre d’indépendance. Un timbre haïtien célèbre l’événement.

Contre les armées napoléoniennes des combats ont été illustrés sur timbres :

  • 1802, le  fort de la Crête à Pierrot est finalement pris par les français. Ce  timbre poste haïtien représente Louis Daure Lamartinière et sa femme, Marie-Jeanne Lamartinière défendant ce fort,
  • 1803 (18 novembre) à  Vertières  s’opposent les troupes commandées par le général de Rochambeau (envoyé par Napoléon) à celles du général Jean-Jacques Dessalines. Ce fut la dernière bataille de l’expédition de Saint-Domingue. La résistance des troupes menées par Dessalines et de la 9e brigade, commandée par François Capois mène à la victoire finale et oblige Rochambeau à capituler.

Parmi les artisans de l’indépendance, on peut citer :

  • François Cappouet ou François Cappoix (surnommé Capois-La-Mort), né en 1766, assassiné en 1806 sur l’ordre de Henri Christophe, officier de l’armée indigène d’Haïti, vainqueur de la Bataille de Vertières. Une série de timbres haïtiens lui a été consacrée en 1946.
  • Jean-Jacques Dessalines (1758-1806, mort assassiné) lieutenant-général au service de Toussaint Louverture, mène contre les colonisateurs français de nombreux combats, dont la bataille de la Crête à Pierrot en mars 1802, lors de laquelle il galvanise ses soldats avec sa fameuse déclaration « Que ceux qui veulent rester esclaves des Français sortent du fort, que ceux, au contraire, qui veulent mourir en hommes libres se rangent autour de moi ». Dessalines devient meneur de la révolution en juin 1802, à la suite de la trahison et de la capture de Toussaint Louverture. Après s’être allié quelques mois avec elles, Dessalines abandonne les forces françaises en octobre 1802 et met en place une résistance farouche.
  • Alexandre Petion (1770-1818), militaire et dirigeant haïtien, combat pendant la Révolution haïtienne (1791-1804), sous les ordres du général André Rigaud. Pendant l’expédition de Saint-Domingue, il revient à Haïti et combat aux côtés des Français contre Toussaint Louverture. Après la défaite des Français, il rejoint les indépendantistes, se rallie au gouverneur-général Jean-Jacques Dessalines qui proclame l’indépendance en 1804. Il est président de 1807 jusqu’à sa mort,
  • François Dominique Toussaint Louverture (1743-1803). Général et homme politique, il devient propriétaire d’esclaves, et possédera même plusieurs plantations. Il joue un rôle historique de premier plan pendant la Révolution haïtienne (1791-1802) et devient l’une des grandes figures des mouvements d’émancipation des colonies par rapport à leur métropole.

Arrêté et emmené en France, Toussaint Louverture finit ses jours en 1803, incarcéré en isolement au fort de Joux.

1802 : Guadeloupe

Solitude qui a fait l’objet de l’émission d’un timbre français en 2022 s’opposa comme d’autres esclaves révoltés au rétablissement de l’esclavage par Napoléon.

Solitude (v. 1772-1802) est une femme guadeloupéenne, ancienne esclave, exécutée en 1802 par les forces coloniales françaises. Son destin tragique a inspiré le romancier André SchwarzBart, qui en a fait l’une des plus puissantes incarnations de la résistance à l’esclavage dans les Antilles françaises. Son existence est attestée par l’historien Auguste Lacour, qui évoque en 1858 sa présence active aux côtés des rebelles noirs et métis opposés au rétablissement de l’esclavage décidé en 1802 par Bonaparte, et son exécution, un jour après avoir accouché, le 29 novembre de la même année.

1821 : Révolution grecque.

Cette guerre d’indépendance menée de 1821 à 1829 est le conflit à l’issue duquel les Grecs, finalement soutenus par les grandes puissances (France, Royaume-Uni, Russie), réussissent à faire reconnaître leur indépendance par l’Empire ottoman. La  guerre d’indépendance  aurait démarré le 25 mars 1821 au monastère d’Aghia Lavra.

En 1822, les massacres de Chios (île de la mer Egée) auraient fait 25 000 morts et 45 000 personnes auraient été réduites en esclavage. Une peinture de Delacroix, reprise sur timbre du Congo, illustre ce massacre. Face aux horreurs commises par les ottomans une immense émotion traverse alors l’Europe, suscitant une première vague de philhellénisme.

Les Grecs reçurent l’aide de nombreux volontaires étrangers (les Philhellènes), notamment des libéraux britanniques comme Lord Byron,

et français tels le colonel Fabvier participant en 1827 à la défense de l’Acropole d’Athènes et représenté en médaillon,

L’indépendance ne fut proclamée qu’en 1830.

1848 : Révolution en France conduisant à la création de la deuxième République (1848-1851)

Cette révolution entraîne la chute de la monarchie et la création de la deuxième république.

Nous n’évoquerons ici que la réforme postale en France et son corollaire, le timbre-poste adhésif, fruit de la révolution de 1848 (premier timbre français ci-dessous),

Le promoteur du timbre est Etienne Arago. Accompagné de trois amis, Etienne Arago, fervent républicain s’empare le 24 février 1848 de l’hôtel des postes et annonce au directeur : Au nom de la république, je viens vous remplacer. Le gouvernement provisoire, ce même jour arrête : Monsieur Arago Etienne est nommé directeur général de l’administration des postes.

En 1948, une série de timbres célébre les « acteurs » de cette révolution.

Un timbre roumain, émis en 1989, fait état de révolution de 1848 en Roumanie. Alors qu’une grande partie du territoire de ce pays fait partie de l’empire ottoman, elle a essentiellement consacré la renaissance de la culture roumaine.

1868: Espagne

En septembre, une révolution chasse la reine Isabelle II. Un gouvernement provisoire (junta revolucionaria) fait surcharger les timbres à l’effigie de la reine. Le timbre le plus à gauche a été utilisé à Teruel , le timbre au centre à Oviedo et celui de droite à Madrid.

1871 : Commune de Paris

La Commune de Paris, la plus importante des communes insurrectionnelles de France en 1870-1871 dure 72 jours, du 18 mars 1871 à la « Semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871. Cette insurrection refusa de reconnaître le gouvernement issu de l’Assemblée nationale constituante élue à la suite de la chute de l’empire.

Une figure de la Commune est Louise Michel célébrée sur ce bloc CNEP émis en 2021.

1910 : Révolution au Mexique qui ne se terminera qu’en 1920

Porfirio Diaz au pouvoir depuis une trentaine d’années se représente à l’élection présidentielle de 1910 et est réélu à la suite d’élections truquées. Le 20 novembre 1910, un groupe de Mexicains prend les armes contre lui , en réponse à l’appel lancé des États-Unis par Francisco Indalecio Madero (37 ans). C’est le début d’une révolution longue et douloureuse.

Francisco Madero est alors élu mais est finalement destitué et assassiné. En 1913-1914, une dictature établie par Huerta est  renversée assez rapidement.

Diverses factions vont s’affronter militairement. Les timbres de 1910 vont recevoir diverses surcharges :

  • gouvernement provisoire
  • gouvernement constitutionnel
  • gouvernement constitutionnel et gouvernement provisoire.

Entre des hommes tels Villa, Zapata, Obregón et Carranza  va s’établir une guerre entre factions révolutionnaires qui ne s’achèvera qu’en 1920. Carranza l’emporte en 1916 et gouverne jusqu’en 1919. À l’élection présidentielle de septembre 1920, Álvaro Obregón fut élu avec plus d’un million de voix. Le 1er décembre 1920, il accéda officiellement au poste de président. Obregón fut le dernier dirigeant révolutionnaire à avoir renversé son prédécesseur par un coup d’État et le premier à exercer son contrôle sur l’ensemble du pays. Il démontra qu’il était un politicien adroit, s’appuyant sur les syndicats (CROM).

1912 : Révolution en Chine

Cette révolution conduit à la chute de l’empereur Pu Yi et à la création de la république. Les timbres de la poste impériale reçoivent une surcharge “République de Chine”.

Un an plus tard, est célébrée par des timbres :

  • la révolution avec l’effigie de Sun-Yat-Sen (1866-1925) , fondateur du Kuomintang et premier président de la république en 1911-1912 pendant 2 mois, puis de 1917 à 1925,
  • la république avec l’effigie de Yuan Shi-Kai (1859-1916), militaire et officiel de l’empire et du début de la république. Il a servi à la fois la cour impériale des Qing et la république comme président de 1912 à 1915 et s’est auto-proclamé empereur en 1915.

1917 : Révolution d’octobre en Russie

Le tsar Nicolas II est détrôné et le pouvoir des soviets est institué sous l’égide de Lénine.

Le premier anniversaire de la révolution est célébré par une série de deux timbres portant la mention Russie.

Ce n’est que pour le quatrième anniversaire que les initiales de la République Socialiste Fédérative des Soviets de Russie apparaissent sur les timbres.

L’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) est proclamée en 1923 et le sigle URSS figure pour la première fois sur ce timbre émis cette même année pour une exposition agricole à Moscou.

D’innombrables timbres ont célébré cette révolution socialiste :

  • URSS pour les 10 ans,
  • Madagascar, avec l’effigie de Lénine,
  • Ethiopie pour les 70 ans.

1919 : Allemagne, révolution spartakiste

La Ligue spartakiste (en allemand : Spartakusbund) est un mouvement communiste révolutionnaire actif en Allemagne pendant la première guerre mondiale et le début de la révolution allemande de 1918-1919. Ses fondateurs Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg déclenchent une insurrection à Berlin en janvier 1919, sont arrêtés, puis exécutés.

Ce bloc émis par la République démocratique allemande célèbre en 1966 une conférence de la ligue spartakiste.

1920 : révolution en Iraq.

La révolution de 1920 fut la première manifestation majeure d’une forme d’identité nationale irakienne; elle exprime alors la convergence du mécontentement de quatre groupes sociaux : celui des tribus, celui des ulémas chiites, celui des citadins dirigés par les notables, et, à un bien moindre degré, celui de la communauté irakienne en exil, dont les officiers installés en Syrie. Ce timbre irakien a été émis pour le 47 ième anniversaire de cette révolte.

1922 : coup d’état en Grèce

Ce coup d’état conduit à la chute du roi Constantin 1. Pour le premier anniversaire, des timbres grecs des années antérieures reçoivent la surcharge “Révolution 1922”

1930 : coup d’état en Argentine

Le 6 septembre, une junte militaire conduite par le général Uriburu marque la chute du pouvoir civil et le début d’une décennie difficile qui se terminera en 1943 par le putsch du général Peron. Une série de timbres émis en 1930-31 célèbre le premier anniversaire de cette révolution.

1933 : Uruguay, dictature militaire.

Gabriel Terra ( 1873-1942 ) avocat et homme d’État, élu président en 1931, devient dictateur après le coup d’État de 1933, et demeure au pouvoir jusqu’en 1938. Un timbre fait mention de la mise en place d’une assemblée constituante de la troisième république en 1933.

1933 : Cuba

Une révolution commence en septembre  comme une révolte de sergents et d’hommes enrôlés dans l’armée, qui s’allient bientôt avec des étudiants militants dans le Directorio Estudiantil Universitario.

Des timbres cubains sont surchargés “gouvernement révolutionnaire” avec la date du 4 septembre 1933.

1940 : France

Suite à la défaite, le régime de l’Etat français (EF) proclame une révolution nationale et  l’affirme par écrit  sur ce timbre émis en Indochine alors française.

1943 : Bolivie

Une révolution survient le 20 décembre 1943 et, un an plus tard, une série de timbres célèbre cette révolution portée par une dictature militaire jusqu’en 1946.

Une révolution démocratique se produit ensuite en juillet 1946 et est fêtée en 1947 par une série de timbres qui illustre la prise du palais présidentiel.

Le 9 avril 1952, une révolution nationale est menée par un mouvement nationaliste révolutionnaire (1952-1964)  ce qui est célébré un an plus tard par une série de timbres. Des dictatures militaires prendront aussi le pouvoir de 1964 à 1982.

1944 : Guatemala

Au Guatemala, le régime dictatorial de Jorge Ubico est renversé par la révolution de 1944. En 1945, Juan José Arévalo, le président nouvellement élu, instaure une nouvelle ère d’investissements sociaux, ainsi qu’un code du travail et le droit de grève, et fonde un institut indigéniste. La Révolution guatémaltèque de 1944 , également appelée révolution d’octobre ou du 20 octobre, est un mouvement civilo-militaire. Mené par des militaires, des étudiants et des travailleurs, le gouvernement de facto du général Federico Ponce Valdes a donné lieu aux premières élections libres dans ce pays et inauguré une période de dix ans de modernisation de l’État au profit de la classe ouvrière.

En 1954, le régime est renversé à l’instigation des Etats-Unis.

1945 : Venezuela

Un coup d’État civico-militaire associant le parti Action démocratique à des groupes militaires clandestins gouverne par une junte militaire (Junta Revolutionaria de Gobierno -J.R.G.). Des timbres sont surchargés J.R.G.

1948 :  Salvador

En 1948, un coup d’État mené par la branche rénovatrice de l’armée, met en place un Conseil de Gouvernement Révolutionnaire. En 1950 une nouvelle constitution est rédigée et le nouveau parti officiel, le PRUD (Parti Révolutionnaire d’Unification Nationale) est créé. Des timbres illustrent le triomphe de la révolution et ses bienfaits.

1952 : Egypte

En 1952, le roi Farouk est détrôné par un coup d’état qui permettra ultérieurement au général Nasser d’accéder au pouvoir. Les timbres à l’effigie du roi sont surchargés de trois traits.

1955 : Argentine

le premier septembre, un coup d’État  chasse du pouvoir le président Peron. Cette même année, un timbre est émis pour célébrer cet évènement qualifié de Révolution libératrice”.

1964 : Brésil

À partir de 1964 et jusqu’en 1985, le Brésil connaît, comme d’autres pays d’Amérique latine, une dictature militaire de droite. Une junte militaire prend le pouvoir lors d’un coup d’État en 1964, et s’y maintient de manière parfois autoritaire, voire brutale, pendant deux décennies ; elle force le pays à adopter un nouveau type d’économie. Sur ce timbre brésilien émis en 1965, elle est présentée comme une révolution démocratique.

1959 : Cuba

A Cuba, les batailles menées dès 1953 par Fidel Castro et ses compagnons aboutissent à une prise de pouvoir le 1 janvier 1959 qui chasse le dictateur Fulgencio Batista. En 1960, une série de six timbres célèbre le premier anniversaire de cette libération. Nous donnons ci-après trois timbres consacrés à divers épisodes militaires : en 1953, l’attaque de la caserne Moncada et en 1957 le débarquement du Granma et la bataille d’Uvero dans la Sierra Maestra.

1959 : Rwanda

Le Rwanda fait sa révolution, connue sous le nom de de révolution hutu, révolution sociale ou vent de destruction ; cette période de violence « ethnique » dure de 1959 à 1961 entre les Hutus et les Tutsis. Elle vise à chasser du pouvoir les Tutsis. Dix ans plus tard un timbre est émis à ce sujet.

1962 : Birmanie

Le coup d’État de 1962 en Birmanie survient le 2 mars ; il marque le début d’un régime de parti unique avec la domination politique de l’armée et dure 26 ans. Lors du coup d’État, l’armée a remplacé le gouvernement civil de la Ligue anti-fasciste pour la liberté du peuple (AFPFL), dirigé par le Premier ministre U Nu, par le Conseil révolutionnaire de l’Union, présidé par le général Ne Win. En 1963, un timbre est consacré à la journée de la révolution.

1962 : Yémen

Une guerre civile au Yémen du Nord oppose entre le 27 septembre 1962 et le 1er décembre 1970 les forces royalistes du Royaume mutawakilite du Yémen et les forces républicaines de la République arabe du Yémen. Ce conflit est souvent présenté comme une guerre par procuration entre l’Égypte et l’Arabie saoudite. Le conflit débute à la suite du coup d’État d’Abdullah as-Sallal contre le roi Mohammed al-Badr en 1962. Le roi s’exile en Arabie saoudite où il obtiendra le soutien des Saoudiens et des Occidentaux.. Une surcharge sur timbre illustre l’événement.

1963 : Syrie

Le coup d’État de 1963 en Syrie, désigné par le gouvernement syrien comme Révolution du 8 mars  est la prise du pouvoir réussie en Syrie par le bureau militaire de la branche régionale syrienne du parti Baath et le renversement de Nazem Koudsi. Divers timbres syriens ont été consacrés à cet événement. Le deuxième anniversaire fait l’objet du timbre ci-dessous.

1966 : Chine, révolution culturelle

A l’instigation du président Mao-Tsé-Tong, une révolution culturelle est menée « avec l’appui des gardes rouges  de 1966 à 1976. Un timbre chinois de l’époque montre le président Mao et les gardes rouges brandissant le petit livre rouge des pensées de Mao.

Beaucoup d’autres timbres sont consacrés à cette révolution.

1967 : Grèce, révolution nationale

De 1967 à 1974, avec la chute du roi Constantin II, la  Grèce connaît  une révolution nationale survenue le 21 avril sous la  dictature de colonels. Une série de trois timbres célèbre l’événement.

1968 : Irak

Le roi Fayçal d’Irak est renversé par le coup d’état baasiste du 17 juillet 1968 dirigé par Ahmad Hassan al-Bakr, membre du parti Baas. Le parti Baas qui avait auparavant occupé le pouvoir en 1963, était dirigé principalement par al-Bakr et Saddam Hussein. Les timbres à l’effigie du roi reçoivent une surcharge arabe « république d’Iraq ».

1969 : Libye

Le premier septembre 1969, la Libye connaît la révolution al Fateh, menée par le Mouvement des officiers unionistes libres, un groupe d’officiers militaires dirigé par le colonel Mouammar Kadhafi ; elle conduit au renversement du roi Idris. De nombreux timbres célèbrent ce coup d’état. Ci-dessous, c’est le timbre émis pour le deuxième anniversaire.

1974 : Ethiopie

De février à septembre  1974, des manifestations se produisent et conduisent à la chute de  l’empereur Hailé Sélassié ; la révolution  « Ethiopia Tikdem » amène au pouvoir une junte militaire. Le timbre ci-dessous a été émis pour le premier anniversaire.

1974 : Portugal

Au Portugal, le 25 avril , les militaires chassent du pouvoir le dictateur Salazar ; c’est la  révolution des œillets. Dès 1974, l’événement est célébré par une série de trois timbres.

1974 : Niger

Le putsch du général Kountché,  à la tête des Forces Armées Nigériennes (FAN), conduit à la chute du président Hamani Diori. Un timbre célèbre la prise du pouvoir par les FAN.

1975 : Tchad

Le 13 avril , se déroule au Tchad un Coup d’Etat militaire pendant lequel le président Ngarta Tombalbaye est tué. Une série émise en 1976 est consacrée au premier anniversaire de la révolution.

1978 : Afghanistan

En avril, l’Afghanistan voit la révolution communiste  du Saour : le 27 avril, le Parti démocratique populaire d’Afghanistan (PDPA), dirigé par Nour Mohammad Taraki, Babrak Karmal et Hafizullah Amin, aidé par de nombreux soldats mutins de l’armée nationale afghane (ANA), renverse le régime républicain de Daoud Khan en prenant d’assaut le palais présidentiel de Kaboul. Un timbre afghan en célèbre le sixième anniversaire.

1979 : Nicaragua

Cette année là, au Nicaragua, la dictature  Somoza est renversée après une longue guérilla menée par le front sandiniste de libération nationale (Augusto Cesar Sandino a été le  leader de la guérilla nicaraguayenne qui, de 1927 à 1934, lutta contre le gouvernement légal). En 1983, les leaders sandinistes ont été honorés par les deux timbres ci-dessous.

1979 : Iran

Le shah d’Iran Mohamed Pahlavi est renversé en 1979 par une révolution islamique menée par l’ayatollah  Khomeiny. Les timbres à l’effigie du shah ont été surchargés.

La république islamique célèbre l’évènement à plusieurs reprises. Ci-après, est représenté le timbre émis pour le deuxième anniversaire de la révolution.

1980 : Libéria

Le 12 avril 1980, le gouvernement civil est renversé lors d’un coup d’État mené par Samuel Doe, un autochtone qui prend le pouvoir. Le président Tolbert est assassiné ainsi que plusieurs ministres. Doe instaure rapidement une dictature. Des timbres avec la légende « conseil de la rédemption du peuple » sont émis en 1981.

1989 : Tchécoslovaquie

En 1989, c’est la révolution de velours en Tchécoslovaquie. Son leader Vaclav Havel (1936-2011) qui devint président de la république fédérale tchèque et slovaque (1989-1992), puis de la république tchèque (1993-2003) est représenté sur timbre émis par la république tchèque, issue de la partition des parties tchèque et slovaque de la Tchécoslovaquie.

1989 : Allemagne

En 1989 toujours, c’est la révolution pacifique « Friedliche Revolution » en « Allemagne de l’est, « qui, suite aux manifestations du lundi notamment sur l’Alexanderplatz à Berlin-Est ainsi qu’à Leipzig, conduit à la chute du régime de la république démocratique allemande et  du mur de Berlin et à la réunification de l’Allemagne. Vingt ans plus tard un timbre allemand consacre l’évènement.

1989 : Roumanie

En 1989, le régime communiste de Ceaucescu tombe suite à un   coup d’État facilité par une série d’émeutes et de protestations. Une série de timbres est émise.

1993 : Burundi

Le 21 octobre 1993, le gouvernement du Burundi est victime d’un coup d’État mené par l’armée (constituée majoritairement de Tutsis). Melchior Ndadaye et plusieurs membres du Frodebu sont tués. Rapidement, des Tutsis sont massacrés par des Hutus,

2004 : Ukraine

L’Ukraine voit en 2004,  la révolution orange, nom donné à une série de manifestations politiques, notamment place Maïdan à Kiev  à la suite de la proclamation le 21 novembre 2004 du résultat du deuxième tour de l’élection présidentielle que de nombreux Ukrainiens perçoivent comme truqué par le gouvernement de Viktor Ianoukovytch et par le puissant clan de Donetsk, dont l’oligarque Rinat Akhmetov. Le résultat immédiat de cette  révolution  est l’annulation par la Cour suprême du scrutin et l’organisation d’un nouveau vote le 26 décembre 2004 qui voit la victoire de Viktor Iouchtchenko, qui réunit 52 % des voix contre 44 % pour son rival Viktor Ianoukovytch. Un timbre a été consacré à cet événement.

2011-2012

En 2011-2012, divers pays, Tunisie d’abord, puis Egypte notamment, connaissent des printemps arabes, nom donné à un ensemble de contestations populaires, d’ampleur et d’intensité très variable, qui se produisent dans de nombreux pays du monde arabe à partir de décembre 2010.  

Nous n’aborderons par le timbre que la révolution en Tunisie et en Egypte.

Le 17 décembre 2010 reste retenu comme le départ du printemps arabe, avec le déclenchement à Sidi Bouzid de la révolution en Tunisie, qui conduit Zine el-Abidine Ben Ali à quitter le pouvoir.

En 2012, des manifestations monstres ont lien en Egypte notamment au Caire, place Tahrir et provoquent la démission du président Hosni Moubarak. Un régime démocratique  se met en place jusqu’à être chassé du pouvoir par le maréchal Sissi qui est alors promu vice-Premier ministre après avoir organisé le coup d’État militaire du 3 juillet 2013 contre le président islamiste Mohamed Morsi ; la constitution de 2012 est alors annulée.

2018 : Soudan

Le Soudan en 2018 connaît une révolution qui entraîne la chute du régime en place. La révolution soudanaise a été un changement majeur du pouvoir politique au Soudan qui a commencé par des manifestations de rue dans tout le Soudan le 19 décembre 2018 et s’est poursuivie avec une désobéissance civile soutenue pendant environ huit mois ; le coup d’État soudanais de 2019 a  déposé  le président Omar al-Bashir le 11 avril après trente ans au pouvoir ; le 3 juin après un massacre à Khartoum , un Conseil militaire de transition (TMC)  remplace al-Bashir. Un an plus tard un timbre célèbre cette révolution.

Bibliographie

Camille Allaz,  Histoire de la poste dans le monde p 342 Pygmalion, ISBN : 978-2-7564-0842-2, septembre 2013

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