Formation du charbon
Combustible fossile d’origine organique, il est le résultat de la transformation de biomasse (résidus de forêts notamment) enfouie dans le sol au cours des temps géologiques. Par enfouissement, sous l’effet des pressions et des températures croissantes avec la profondeur (gravité, gradient thermique), les végétaux ensevelis sont en effet décomposés puis transformés en une matière solide et combustible à haute teneur en carbone : le charbon.
Les plus anciens et les plus recherchés des charbons datent de près de 300 millions d’années (ère carbonifère). Mais on trouve aussi des charbons plus récents, déposés jusqu’à l’ère tertiaire (lignite) ou quaternaire (tourbe).
Les gisements de charbon se situent sous terre et sous les planchers continentaux des océans. Ils peuvent être enfouis à plusieurs kilomètres de profondeur ou affleurer à la surface du sol.
En creusant, on peut trouver dans les terrains entourant le charbon des fossiles : fougères ou dinosaures comme à la mine Bernissart en Belgique; ce” dinosaure est maintenant exposé à l’institut royal des sciences naturelles de Belgique à Bruxelles.
Exploitation du Charbon
Les règles pour l’extraction du charbon sont résumées dans deux tableaux présentés au musée de la mine, installé sur le site de la mine Delloye à Lewarde dans le Pas de Calais. Ils sont résumés ci-dessous :
PREPARER
- prospecter
- foncer
- épuiser
- aménager
- aérer
- éclairer
EXPLOITER
- abattre
- rouler
- extraire
- trier
- transformer
- acheminer
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Les débuts des mines de charbon
C’est dans la plus haute antiquité qu’on commence à exploiter des mines métalliques.Le début de l’exploitation du charbon en mine souterraine artisanale apparait en France à la fin du Moyen-Age; on parle alors du charbon de pierre. En France, Henri IV crée en 1601 la « Grande maîtrise des mines et minières de France » qui est dorénavant seule habilitée à accorder l’autorisation d’ouvertures de mines dans le royaume. Mais c’est au XVIIIe siècle que l’utilisation du charbon se développe réellement, notamment à Anzin dans le Nord. la médaille ci-dessous a été émise en 1907 pour fêter les 150 ans d’exploitation du charbon à Anzin.
L’exploitation s’étend dans diverses régions françaises. Dans les pays voisins, l’Allemagne, l’Angleterre et la Belgique avaient commencé l’exploitation plus tôt. Le charbon a été la source d’énergie à l’origine de la révolution industrielle pour faire fonctionner les engins à vapeur, fabriquer de l’acier, assurer ensuite la production d’électricité dans les centrales thermiques; il ne faut pas oublier le chauffage domestique.
Le mineur a eu un statut reconnu de longue date comme l’attestent ces timbres :
- tchèque (émis en 2000 pour les700 ans du code minier en Bohême avec représentation humoristique de deux mineurs et de l’entrée d’un puits de mine,
- et norvégien émis en 1999 pour célébrer l’exploitation d’une mine norvégienne vers les années 1600.
Métier difficile, il imposera des législations de protection et l’interdiction du travail des enfants. Le courrier premier jour ci-dessous rend hommage au syndicaliste des mines Thomas Hepburn et illustre la protection sociale en Angleterre.
La République Fédérale d’Allemagne émettra en 1989 un timbre pour le centenaire de la création du syndicat ouvrier des mines et de l’énergie.
La France n’était pas en reste comme en atteste cette carte postale représentant la Maison syndicale des Mineurs à Montceau-les-Mines.
Des mineurs ont aussi été à l’origine de revendications par la grève. Ainsi la Tchécoslovaquie a émis en 1962 un timbre pour célébrer les 30 ans de la grève des mineurs de Most.
Dans les premières séries de timbres émises après la première guerre mondiale en Sarre, aujourd’hui land allemand ,on représente pour la première fois au monde un mineur de charbon et diverses exploitations minières ou sidérurgiques. Ce timbre taxe, libellé en centime et émis en 1922, porte la surcharge DienstMarke (timbre-taxe). Le même timbre, mais libellé en Pfennig a été émis en 1921.
A la suite du plébiscite de 1921 concernant la Haute Silésie, la région fut partagée entre l’Allemagne et la Pologne. Une série de timbres en usage à cette époque est illustrée par un paysage où on reconnaît assez difficilement une mine.
Pour magnifier le rôle des mineurs dans la construction du socialisme, l’URSS utilisera, à plusieurs reprises, la figure du mineur pour illustrer des timbres.
Après la deuxième guerre mondiale, la Roumanie, l’Allemagne de l’Est et la Chine en feront autant,
ainsi que la Bulgarie et la Hongrie
Quand la Sarre fait retour à l’Allemagne, à la suite d’un plébiscite en 1934, le Troisième Reich illustre ce fait par un timbre représentant un morceau de charbon.
La France émettra à plusieurs occasions des timbres dédiés au mineur. De gauche à droite:
- un timbre émis en 1938, gravé par Henry Lucien Cheffer (1880-1957), (79 timbres rien que pour la France) et billets de banque. Prix de Rome, il est surtout connu pour sa “Marianne de Cheffer” gravée en 1954 et émise en 1967,
- un timbre émis en 1949 par Albert Decaris (1901-1988), peintre, décorateur, graveur. De 1935 à 1985 il a réalisé cinq à six cents timbres (dont 179 pour la France) et les colonies françaises.
Le mineur a été retenu comme sujet de propagande, notamment par les régimes communistes. Le meilleur exemple en est Stakhanov qui, en 1977 à sa mort, a vu son nom attribué à la ville de Kadiyivka (nom qu’elle garde toujours) où s’étaient déroulés ses exploits et a eu un timbre à son effigie en 1985.
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Le développement des bassins miniers français
Souvent à partir du dix-neuvième siècle, beaucoup de régions françaises ont connu un développement de l’extraction du charbon. Il s’agissait alors d’exploitations privées dans le cadre de concessions faites par l’état.
- Société des mines de Dourges (Nord) mentionnée sur ce bon de livraison
- Compagnie des mines d’Aniche (Nord) mentionnée sur cette Empreinte de machine à affranchir
Les différentes concessions dans le Nord Pas-de-Calais sont citées sur la carte suivante.
En 1946, toutes ces sociétés françaises sont nationalisées dans le cadre de Charbonnages de France (voir Empreinte de machine à affranchir ci-dessous) .
Trois entités sont créées pour l’exploitation :
- Houillères du Bassin du Centre-Midi (HBCM)
- Houillères du Bassin de Lorraine (HBL)
- Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais (HBNPC)
Un Centre d’Etudes et Recherches de Charbonnages (CERCHAR) a existé de 1946 à 1990 à Verneuil en Halatte dans l’Oise (Empreinte de machine à affranchir).
En 1990, le CERCHAR est devenu un Etablissement Public Industriel et Commercial (EPIC) : l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques (INERIS) sous la tutelle du ministère chargé de l’environnement (Empreinte de machine à affranchir) .
L’exploitation d’une mine souterraine se fait toujours selon le schéma suivant :
Pour relancer l’exploitation des régions dévastées par la guerre 1914-1918 (carte postale montrant la destruction de la mine de Noeux),
et pour pallier la pénurie de main d’oeuvre, les mines françaises ont fait appel à de la main d’oeuvre étrangère. Dans le Nord, ce furent principalement des Polonais comme illustré sur ce courrier premier jour.
Rappelons aussi que la première structure de l’Union Européenne fut la Communauté Européenne Charbon Acier (CECA) fondée en 1952. La lettre premier jour ci-dessous a été émise par l’Italie pour les 20 ans de la Communauté Européenne.
Mais revenons aux divers lieux de production.
- Les Alpes
Le premier texte connu faisant explicitement référence à une exploitation minière du sous-sol à Matheysin est daté de 1261. Une concession ne sera accordée qu’en 1805
- L’Auvergne
En 1793, on trouve mention de l’utilisation du charbon de Saint Eloy, mais c’est en 1837 qu’une Ordonnance royale accorde la première concession pour l’exploitation du charbon de Saint-Eloy.
- Le Centre : Houillères de Blanzy- Montceau-les-Mines
L’exploitation superficielle est attestée depuis 1528. L’exploitation souterraine débute par de petits puits en 1769. Mais l’essor important date des prospections commencées en 1833. Plus de 125 puits ont été foncés. Les mines fermeront complétement en 1992.
- Les Cévennes
Dans les Cévennes, on estime qu’au XVIIIe siècle, sur quatre-vingts gisements, soixante étaient exploités par des artisans et ne mesuraient pas plus de quelques dizaines de mètres au maximum. Les premiers témoignages écrits font état d’une rente annuelle versée en 1230 par les exploitants de gisements de “terre noire” près d’Alès. Par la suite et jusqu’à la Révolution, les propriétaires du sol ont continué à extraire le charbon par des galeries ou des petits puits. Ce n’est qu’en 1810, que les concessions sont apparues.
- La Lorraine et l’est de la France
Bien que la présence du charbon dans la région fût connue depuis le XVIe siècle, c’est au début du XIXe siècle que l’exploitation du bassin lorrain va connaître son développement. A partir de 1818 et jusqu’en 2004, il a pu s’y développer 58 puits.
Ce Prêt à Poster PAP illustre la fermeture du dernier puits (La Houve) en Lorraine en 2004
- Le Nord-Pas de Calais
C’est vers les années 1750 que l’exploitation du charbon prend son véritable essor grâce à un « grand mineur» : le vicomte Désandrouin qui découvre le riche bassin d’Anzin après avoir exploré le sous-sol du Hainaut (Belgique).
Fin 1990, le dernier charbon remontait du puits 10 d’Oignies mettant fin à 270 ans d’histoire minière.
La fosse Delloye, aujourd’hui musée de la mine a appartenu à la Compagnie des Mines d’Aniche, avant d’être nationalisée comme l’ensemble du bassin en 1946. Elle commence son activité en 1931. Cette année-là sont extraites 18 634 tonnes de charbon. Le record est atteint en 1963, avec plus de 440 000 tonnes. Les veines sont étroites : rares sont celles qui atteignent un mètre et l’exploitation. Faute d’être rentable, l’exploitation est arrêtée en 1971.
Une vue actuelle des installations de surface de la fosse Deloye est donnée ci après.
Le ticket d’entrée au musée de la mine est illustré par une photo de mineurs au fond.
- La Provence
Les premières traces d’extraction du charbon en Provence remontent au Moyen Age, plus précisément en 1443-1444, à proximité de Gréasque.
Le 31 janvier 2003, les derniers mineurs du puits Yvon Morandat à Gardanne sont remontés du fond, mettant un point final à l’activité minière qui a fait vivre toute une population pendant plus de trois siècles.
Le Puits Hély d’Oissel a fonctionné de 1919 à 1960. Représenté ci-dessus sur ce Prêt à Poster (PAP), il est situé sur la commune de Gréasque, près d’Aix en Provence; il est inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques par arrêté, le 24 octobre 1989. Le chevalement, structure métallique par laquelle les ascenseurs descendaient au fond, a pu être sauvé, ainsi que le bâtiment des machines. Aujourd’hui il est transformé en musée.
En Europe, de nombreuses régions connaissent un développement important de l’exploitation.
Allemagne : la Ruhr
La région de la Ruhr est devenue une région urbaine grâce à la révolution industrielle du XIXe siècle. Vers 1850, plus de 300 mines de charbon étaient en activité dans toute la région. L’exploitation du charbon s’y poursuit.
Un musée est consacré à la mine à Bochum (Deutsches Bergbau Museum).
Autriche
Bien que peu productrice de charbon, plusieurs timbres ont illustré des puits de mine.
En Belgique, il faut distinguer le Borinage, la Campine et la Province de Liège.
L’exploitation et l’usage de la houille étaient déjà fort répandus dans les régions de Liège, Mons (Borinage) et Charleroi vers la fin du XIIe siècle. Du Moyen-Age jusqu’au début du XVIIe siècle, ce bassin sera d’ailleurs l’objet de nombreuses guerres et convoitises de la part du Royaume de France, de la Maison d’Autriche et de la Maison d’Espagne. Au XVIIIème siècle, l’industrie houillère y est particulièrement prospère avec 120 fosses en activité.
Vers l’an mille, on extrayait le charbon affleurant. Petit à petit des puits ont été creusés : 120 puits en 1691. En 1820, tous les besoins en charbon belge étaient satisfaits par cette extraction, ainsi que 75 % des besoins français. L’apogée de l’extraction a été atteinte au milieu du dix-neuvième siècle ; il était alors le plus grand bassin d’Europe. La fin de l’exploitation du Borinage – Siège des Sarty à HENSIES s’est faite en 1976; pour le Centre – Siège Le Quesnoy à TRIVIERES , la fin a eu lieu en 1973, pour Charleroi-Namur – Siège Ste Catherine à FARCIENNES en1984 et enfin pour Liège – Siège de BLEGNY-TREMBLEUR en 1980.
En Campine (région du Limbourg belge au sud de Maastricht) , l’exploitation n’a démarré qu’au début du vingtième siècle ; elle a compté 7 mines de charbon, la dernière, siège de Zolder a fermé en 1992.
Espagne
Dans la région des Asturies essentiellement, la production est passée de 4 millions de tonnes en 1914 à 16 millions de tonnes en 1957, puis est redescendue aujourd’hui à 8,5 millions de tonnes avec prévision de fermeture totale en 2018.
Grande Bretagne
La révolution industrielle est d’abord apparue en Angleterre avec le développement des mines de charbon dès les années 1700 en exploitant les gisements du Sud de l’Ecosse (Glasgow) et du centre de l’Angleterre ( Manchester et Sheffield). C’est en Angleterre que la première pompe industrielle (machine de Newcomen) pour assurer l’exhaure d’une mine a été installée . La Grande Bretagne ne produit plus en 2009 que 17,9 millions de tonnes.
Un musée (Black Country Living Museum) y est installé et possède une réplique en état de marche de la machine de Newcomen.
Hongrie
Le mineur est mis en avant sur le timbre brun à 40 ft par l’émission premier jour de cette série de trois timbres illustrant en 1950 la deuxième exposition nationale des novateurs.
Pays-Bas
Près d’Herleen, ville du Limbourg, le charbon a été exploité de 1898 jusqu’au début des années 1960.
Pologne
C’est d’abord dans la région de Silésie que s’est développée l’exploitation. Rien d’étonnant que la possession des gisements ait été disputée à la fin de la première guerre mondiale (plébiscite en Silésie en 1921 par exemple). A compter de la moitié du XVIII ème siècle, l’exploitation du charbon prit une importance de premier ordre. Les bassins charbonniers Dabrowskie, ainsi que ceux de Haute Silésie et de Cracovie participèrent à la naissance de grandes régions industrielles. La production est en 2009 de 135,1 millions de tonnes, après avoir atteint son maximum de 201 millions de tonnes en 1979. La mécanisation de l’exploitation minière est illustrée sur ce timbre de 1952 commémoratif du plan sexennal de développement de l’industrie minière.
Le timbre ci-dessous émis pour les 10 ans de la république populaire de Pologne montre les installations de surfece d’une mine de charbon.
Russie (URSS)
La Russie a initialement bâti sa puissance économique sur le charbon. Elle dispose des deuxièmes plus importantes réserves de charbon de la planète, estimées à 173 milliards de tonnes. En 2009, la Russie produit 298 millions de tonnes. A la fin du dix-neuvième siècle, elle a commencé à exploiter le charbon dans le bassin du Donbass, partagé entre l’Ukraine et la Russie (puits et découvertes), situé entre la mer d’Azov et le Don. Le timbre ci-dessous émis en 1971 célèbre les 250 ans du bassin du Donbass.
Spitzberg
Le charbon, présent en grande quantité au Spitzberg, était déjà connu des baleiniers dès 1610, mais c’est le Russe Ruzanov en 1915 qui a prospecté plus largement.
L’exploitation s’y est faite depuis 19o5 et se poursuit aujourd’hui.
Tchécoslovaquie : bassin d’Ostrava (aujourd’hui République Tchèque)
Ostrava est une ville au prestigieux passé industriel et minier. Ainsi la région entre Ostrava et Karviná est un grand bassin industriel où l’exploitation se poursuit.
Dans le monde entier
Parmi les principaux pays producteurs, on peut citer :
L’Australie
Le navigateur anglais George Bass fut le premier à décrire l’existence de ressources en charbon dans la région de Wollongong (Nouvelles-Galles du Sud) en 1797. Furent ouvertes par la suite plusieurs mines de charbon. L’accident minier le plus grave de l’histoire de l’Australie se produisit en 1902 dans le faubourg de Mount Kembla : une explosion tuant 94 personnes.
En 2009,l’Australie produit 409 millions de tonnes.
L’Afrique du Sud
En 2009, elle produit 243 millions de tonnes.
Déjà en 1928, on extrayait 16,5 millions de tonnes au Transvaal et au Natal. Avec la société SASOL, l’Afrique’ du Sud a une industrie de transformation du charbon en pétrole.
Les 25 ans de la Société Corporative Sud-Africaine du charbon, du pétrole et du gaz (SASOL) sont illustrés sur un timbre émis en 1975.
Le Canada
Le Canada exploite le charbon depuis 1639, date à laquelle on ouvre une petite mine à Grand Lake (Nouveau-Brunswick). L’exploitation industrielle ne démarre que dans les années 1825 au Nouveau Brunswick ; elle s’y maintient encore aujourd’hui, mais s’est développée en Alberta, Colombie Britannique et Saskatchewan. Le Canada continue à exporter du charbon dans plus de vingt pays. Le Canada dispose encore de 80 milliards de tonnes de charbon exploitable et a extrait 60 millions de tonnes de son sol en 2009. Ce timbre a été émis en 1957 pour le sixième congrès minier et métallurgique à Vancouver.
La Chine
Marco Polo signalera, à son retour de Chine, que les Chinois chauffaient leurs maisons et cuisaient leurs aliments en faisant brûler d’étranges pierres noires. Mais l’exploitation pour le chauffage existait plus de mille ans avant notre ère.
L’exploitation industrielle n’explosera qu’au tournant des années 1950 :
- puits de mine et chargement de train
- exploitation moderne d’une mine
En 2011, elle est le premier producteur mondial avec 3,3 milliards de tonnes produites et disposait de 25000 mines en 2008.
Les Etats-Unis
Les réserves des Etats-Unis sont de 267 milliards de tonnes. Les USA continuent à avoir une production importante : 973 millions de tonnes en 2009. L’exploitation y a démarré dans la région de Pittsburg (Pennsylvanie), le Kentucky, la Virginie Occidentale au début du dix-neuvième siècle.
L’exposition mondiale sur l’énergie de Knoxville de 1982 est illustrée par une série de quatre timbres dont l’un illustre le charbon comme énergie fossile.
L’Inde
En 2009, elle produit 557 millions de tonnes.
Le seul timbre en lien avec le charbon a été émis en 2002 pour illustrer le centenaire de la direction générale de la sécurité des mines.
Le Maroc
Comme l’illustre ce courrier des Charbonnages Nord-Africains, devenus Charbonnages du Maroc à l’indépendance, des mines de charbon ont existé , depuis 1927 jusqu’en 2001 au nord du Maroc à Jérada.
Une mention pour l’exploitation du charbon en découverte
Quand le charbon n’est recouvert que d’une épaisseur limitée de morts terrains (Allemagne, Pologne, Russie, Australie…), le charbon est exploité en découverte avec de gigantesques engins. Cet Entier postal montre l’exploitation de lignite à Belchatow en Pologne.
Les engins utilisés pour l’exploitation en découverte sont représentés sur ces timbres de République Démocratique Allemande et du Zimbabwe.
Conditions d’exploitation
Un outil indispensable au travail du mineur : la lampe
Elle a d’abord été une lampe à flamme ce qui entraînait souvent l’inflammation du grisou (analogue au gaz naturel qui s’échappait parfois des terrains lorqu’on exploitait le charbon), des effets d’explosion et la mort des mineurs.
Pour éviter d’enflammer le grisou, une protection a été ajoutée pour constituer la lampe de sûreté, inventée par l’anglais Davy.
Dans les années 1950, ces lampes ont été remplacées par la lampe électrique sur accus (lampe chapeau).
Le mineur protège sa tête avec une barette, (remplacée par un casque) et met un beguin, petit bonnet, pour se protéger les cheveux.
Outils utilisés
Historiquement l’abattage était fait avec des outils à main, la rivelaine (pic à deux pointes à manche long et plat), le pic léger (pic à veine, pic lourd et pic d’avaleresse) ou encore le pied de biche.
Ces outils figurent souvent , avec une masse, sur les blasons des villes minières.
Ces outils ont été remplacés par le marteau piqueur, instrument de frappe, à mouvement alternatif et dont l’outil est une aiguille.
Pour éviter l’effondrement des galeries et tailles, un travail important était le boisage.
Les galeries ont ensuite été munies de cadres métalliques. Dans les tailles d’abattage du charbon, le boisage a été remplacé par des souténements métalliques.
Est ensuite apparu l’abattage mécanique par haveuses, mises en service en Angleterre au XIX siècle, il s’agissait d’haveuses à disque. Elles ont été remplacées par des haveuses à barre, puis par des haveuses à chaîne dans les années 1930.
Des rabots ont été mis en service dans les années 1940 en Allemagne. Il s’agissait d’un soc raclant la veine de charbon en prenant appui sur le convoyeur blindé et tiré par un câble ou une chaîne.
Le creusement des galeries peut aussi se faire à l’explosif.
Dans son inspection, le porion (contremaître) avait une crochette, symbole de son autorité. Cet instrument permettait de prendre des échantillons, mesurer l’avancement, contrôler boisage et rails.
Le charbon extrait est chargé dans des berlines qu’on fait rouler jusqu’à la recette, lieu où arrive la cage -ascenseur- , mue par la machine d’extraction placée dans le chevalement du puits pour remonter le charbon à la surface.
Autrefois, ces berlines étaient poussées par l’homme.
Par la suite et jusque dans les années 1950, les berlines étaient tirées depuis le lieu d’abattage jusqu’au pied du puits par des chevaux qu’on descendait aussi par la cage. Ces bêtes avaient leur écurie au fonds.
L’opération de descente dans le puits de mine était compliquée. Il fallait d’abord préparer l’animal.
Ensuite le descendre dans le puits.
Les mineurs sont aussi descendus et remontés par une cage d’ascenseur placée dans le puits d’extraction.
Les chevalements peuvent avoir des formes assez différentes.
Pour assurer une exploitation sûre, il faut extraire l’eau (exhaure) pour éviter l’ennoyement. Les premiers pompes fonctionnaient à la vapeur. La pompe montrée sur ce timbre et inventée en Grande Bretagne par Newcomen en 1712 a été utilisée en mine (Dudley, Midlands).
Il faut aussi ventiler l’ensemble du chantier.
Malgré les précautions prises le métier a souvent été endeuillé par les coups de grisou et de poussières, les incendies et les effondrements de terrain.
En 1906, un des plus importants coup de grisou et de poussières qui se soit jamais produit dans le monde a touché Courrières dans le Pas de Calais avec plus de mille morts. Ci-dessous, la Carte premier jour avec le timbre émis en 2006 célèbre le centenaire de cette catastrophe.
L’incendie à Marcinelle (Bois du Cazier) en Belgique en avril 1956 a fait 286 morts (timbre émis en Belgique pour le soixantième anniversaire de l’incendie de cette catastrophe).
Une fois le charbon extrait de la mine, on va le trier manuellement jusque dans les années 1950,
puis à l’aide de machines
Enfin, on va transporter le charbon vers l’utilisateur.
Des sociétés commerc iales vont s’en occuper dans le monde entier.
Des particuliers peuvent aussi livrer le charbon avec une charrette.
Ces charrettes étaient tirées par des chevaux.
Aujourd’hui, le transport s’effectue par train et par bateau jusqu’au lieu d’utilisation.
Le charbon continue à être utilisé dans le chauffage domestique.
ou pour faire la cuisine.
Le charbon a d’abord été à l’origine de la révolution industrielle avec le développement des machines à vapeur dans les mines, l’industrie et pour la traction des trains.
La promotion de son usage a été abondamment illustrée par des flammes postales :
Le charbon combustible national en France
Utiliser le charbon, sinon pas de vie en république démocratique d’Allemagne
Plus de charbon pour la paix en Allemagne
Il est aussi un combustible utilisé dans les centrales thermiques pour la production d’électricité.
Centrale Lucy à Montceau-les-MinesCertains pays, l’Afrique du Sud notamment, continuent à fabriquer du pétrole à partir de chabon.
La carbochimie a eu son heure de gloire (fabrication du gaz de ville, de carburants, de divers produits chimiques), mais aujourd’hui la source de matières premières pour la chimie est principalement le pétrole.
Le charbon continue à être transformé dans des fours en coke ; le coke est indispensable à la sidérurgie:
- cokerie turque de Zonguldak
- timbre russe de 1963 illustrant la planification de l’industrie minière et des cokeries
- Courrier premier jour illustrant le développement de la sidérurgie et des cokeries au Pakistan
- Fours à coke à Montceau-les-Mines
Formation des Mineurs
De longue date, le métier de mineur a fait l’objet d’une formation dans des Académies des Mines:
- Institut des mines de Madrid
- Timbre bulgare émis en 1983 pour les 30 ans de l’école supérieure des mines
- Timbre polonais émis en 1956 pour les 150 ans de l’académie Gornicza à Kielce
- Institut des mines de Leningrad
En France, la formation des mineurs est assurée dans des Ecoles des Mines. La première créée est celle de Paris en 1784 (Carte premier jour émise en 1959).
D’autres écoles ont été fondées ultérieurement : Alès, Saint Etienne…. illustrées sur ces empreintes de machine à affranchir.
Les fêtes
Le mineur a une patronne Sainte Barbe qui fait l’objet de nombreuses représentations dans nos églises (Courrier premier jour avec la statue de Sainte Barbe de l’église de Brou).
Le mineur en Allemagne portait des habits de fête rutilants.
Divers monuments exaltent la profession du mineur:
- celui de Montceau-les -Mines est en forme de lampe de mineur
- celui de Kayl au Luxembourg représente une lampe de mineur stylisée.
- en 1980, un timbre émis en Belgique pour les mille ans de la principauté de Liège représente la statue “Le Mineur” due à Constantin Meunier.
Une agence de publicité a retenu le mineur comme illustration.
Un tableau espagnol illustre une marchande de charbon (tableau de Romero Torres représentant une marchande de charbon) .
Rôle dans l’économie mondiale
Le charbon demeure une ressource énergétique majeure pour la production d’électricité dans des centrales thermiques. La pollution émise par la combustion du charbon reste un problème important.
Bibliographie
Information générale
http://mineurdefond.fr/articles.php?lng=fr&pg=89
Bassin du Nord et Belgique
http://mineur62.free.fr/Histoire/texte/histoire.html
http://www.patrimoine-minier.fr/allemagne_ruhr/index.html
http://charbonnages.hainaut.voila.net/Le_Borinage.htm
http://www.uitingenk.be/fr/uig_content/record/3199/6-lapparition-des-mines-de-charbon.html
Marie-Alice Charmelot et Jean-Claude Gautheron : Jadis Montceau-les-Mines, imprimerie Gatheron 01290 Pont de Veyle, 20 décembre 1988, ouvrage illustré par de nombreuses cartes postales reprises dans cet article
Histoire de Charbonnages de France
http://www.charbonnagesdefrance.fr/dArticle.php?id_rubrique=132&id_article=360
Un témoignage personnel
http://pratclif.com/charbon/monhistoirecharbon.htm
Le charbon en Allemagne
http://www.bergbaumuseum.de/index.php?page=1
Le charbon au Canada
http://www.thecanadianencyclopedia.com/articles/fr/charbon#SEC848010
Le charbon en Grande Bretagne
Le charbon en Pologne
http://fr.poland.gov.pl/Lenvironnement,,820.html
Bassin d’Ostrava-Karvina (République Tchèque)
http://popups.ulg.ac.be/Geol/docannexe.php?id=1465
geonika.cz/EN/research/ENMgr/MGR_2005_02.pdf
Petite erreur pour les fermetures des mines en Belgique. Voici les dates de fermeture. Cela n’enlève rien à la qualité du travail et l’étendue des recherches.
Bassin – Dernier siège – Fin de l’exploitation
Borinage – Siège des Sarty à HENSIES – 1976
Centre – Siège Le Quesnoy à TRIVIERES – 1973
Charleroi-Namur – Siège Ste Catherine à FARCIENNES – 1984
Liège – Siège de BLEGNY-TREMBLEUR – 1980
Campine – Siège de ZOLDER – 1992
Merci pour ces précisions. Je les ai introduites dans l’article
jean-philippe