Au début du dix-neuvième siècle, les peuples rassemblés depuis plusieurs siècles sous le joug de l’empire ottoman ont marqué leur volonté d’indépendance. Dès la fin du 18 ième siècle, les habitants de la région de Souli en Epire s’étaient révoltés contre les Ottomans. Les Souliotes ont participé activement à la guerre d’indépendance ce qui est mis en évidence sur une série de timbres émis en 1979.
Kitsos Tzavellas (1800-1853) représenté sur le timbre précédent à 1,5 drachme fut premier ministre en 1847-1848. Une longue guerre d’indépendance a débuté en 1821. L’indépendance fut proclamée lors du congrès d’Epidaure en 1822.
Pour suivre l’évolution du territoire grec, il est possible de se reporter à la carte suivante.
Des massacres ont été commis dans l’île de Chios en 1822 et ont fait l’objet d’un tableau de Delacroix en 1824. Le colonel Fabvier a réussi en 1827 à dégager l’Acropole qui fut cependant occupée par les turcs jusqu’en 1834.
Lors de la guerre, les Français, les Anglais et les Russessont aussi intervenus sur mer à Navarin en 1827 et en Morée (Péloponnèse) en 1828.
La Grèce, dont l’autonomie est reconnue par le traité d’Andrinople le 14 septembre 1829, puis l’indépendance à la conférence de Londres en 1830, souhaitait un régime républicain sous la direction de Iannis Kapodistrias ; elle comprenait alors le Péloponnèse (Morée), une petite partie continentale et les Cyclades ainsi que cela est illustré sur le timbre ci-dessous.
En fait, la France, la Grande Bretagne et la Russie imposèrent comme roi Othon 1er qui mit en place une monarchie absolue remplacée en 1844 par une monarchie constitutionnelle.
En 1861, les premiers timbres grecs au profil d’Hermès furent imprimés à Paris .
Les premiers jeux olympiques modernes eurent lieu en 1896 à Athènes et firent l’objet d’une belle série de timbres. On reconnaît succesivement sur ces timbres : des lutteurs, un discobole, le quadrige blanc et la victoire ailée et enfin le stade d’Athènes et l’Acropole.
Les Iles ioniennes de 1798 à 1814 constituèrent la république des Sept îles (Corfou, Paxos, Leucade, Céphalonie, Ithaque, Zakynthos et Cythère) ; en 1814, cet ensemble passa sous protectorat britannique et fut rétrocédé aux Grecs en 1864. En 1859, des timbres à l’effigie de la reine Victoria ont été émis.
Lors de l’occupation italienne en 1941, des timbres italiens surchargés “Isole Ionie”, “Corfu” ont été émis.
La Crête, turque depuis 1700, utilisa des timbres turcs de 1863 à 1898. Divers bureaux étrangers (anglais en 1898-99,autrichien de 1903à 1914, français de 1902 à 1914 et italien de 1900 à 1912) y furent présents et utilisérent des timbres spécifiques .
L’insurrection de 1896 lui donna un gouvernement autonome.
De 1900 à 1913 la Crète a eu des émission régulières qui ont été surchargées Ellas à partir de 1908.
Une nouvelle insurrection eut lieu en 1905 avec émission par les insurgés de divers timbres.
En 1908, le parlement crètois décida du rattachement de l’île à la Grèce, mais l’union ne devint définitive que le 14 décembre 1913 à la suite de la guerre gréco-turque de 1912-1913 qui entraînat de nombreuses émissions dans les territoires occupés par les Grecs (Epire, iles de la mer Egée, Macédoine).
Lors de la guerre gréco-turque de 1898, la région de Thessalie a été provisoirement occupée par les turcs qui ont émis des timbres spécifiques.
En 1912, l’île de Lemnos fut rattachée à la Grèce, mais des timbres grecs surchés “Lemnos” ont été émis en 1911. En octobre 1918 dans le port de Moudros, ville de l’île de Lemnos, fut signé l’armistice entre les alliés et les ottomans.
Rattachée à la Grèce en 1913, l’ île de Myt ilène a utilisé en 1912 des timbres turcs surchargés “occupation grecque mytilène” .
Dans sa capitale Vathy, un bureau français a été ouvert de 1893 à) 1876 à 1914; il a utilisé des timbres de France jusqu’en 1900, puis des timbres français surchargés Vathy.
L’île de Samos, avant son rattachement a disposé de timbres spécifiques légendés “Samos“, surchargés en 1913 “Ellas“.
En 1913, en Thrace, les villes de Cavalle et Dedeagh furent occupées par les Grecs. De 1893 à 1914, dans les bureaux français de ces deux villes furent utilisés d’abord des timbres surchargés , puis avec légende imprimée.
L’Icarie, île près de Samos, a eu des timbres spécifiques en 1912 avant de choisir le rattachement à la Grèce.
En 1914, l’Epire a eu un gouvernement indépendant, avec des émissions spécifiques de timbres avant rattachement à la Grèce. Argyrocastro fut occupée par les Grecs, mais est devenue albanaise sous le nom de Gjirokaster. L’Epire du Nord fait partie actuellement de l’Albanie .
La Thrace, occupée par les armées alliées pendant la première guerre mondiale fut remise, pour sa partie occidentale, à la Grèce en 1920. Des timbres grecs surchargés “Administration de la Thrace” et turcs surchargés “Haut Commissariat de la Thrace occidentale” ont été utilisés en 1920 dans cette région.
En 1922, à l’instigation de Venizelos, une révolution entraîna l’abolition de la monarchie. En 1923, les timbres furent surchargés pour fêter le premier anniversaire de la Révolution. Les territoires restés fidèles au royaume utilisèrent des timbres gres surchargés de la mention “E. T” , initiales des mots grecs qui se traduisent “Postes de Grèce”.
Des timbres furent surchargés au retour de la Royauté en 1935.
En 1940, l’Albanie fut occupée par la Grèce. Des timbres grecs surchargés “Occupation Grecque” ont été utilisés.
De 1912 à 1947, les îles du Dodécanèse (mer Egée) furent occupées par les Italiens qui y utilisèrent des timbres italiens surchargés ““Isole Italiane dell Egeo, ou pour chaque ile surchargés du nom de l’ïle. Seule Rhodes à bénéficié de timbres légendés “Rodi .
Ces îles furent annexées par la Grèce en 1947. Lors de l’occupation alliée de 1945 à 1947, des timbres anglais surchargés (M.E. F. signifiant Middle East Forces) ont été utilisés dans cette région. En 1947, des timbres grecs ont porté des caractères de surcharge avec les initiales signifiant “Administratiopn Grecque Dodécanèse”. La surcharge étant couleur argent, elle est difficilement discernable sur le timbre ci-dessous.
Au rétablissement de la royauté en 1935 et jusqu’en 1967, les timbres portèrent ma mention « Ellas » . Le roi Constantin II, ci-dessous représenté avec son épouse, fut détrôné par le pouvoir des colonels en 1967.
Bibliographie
sur les Iles Ioniennes, voir : http://www.kelibia.fr/histoirepostale/x_cadion.htm
pour Mytilène, voir : http://www.phillegrec.ch/715/155201.html
pour la carte de Grèce : http://philatelie.claci.info/atlas/index_cartes.php
Bonjour
j’étudie le sujet du colonel puis général Charles Nicolas FABVIER, Français, polytechnicien de 1804, artilleur, baron du 1er Empire, carbonaro puis engagé aux côtés des Philhellènes pour l’indépendance de la Grèce de 1823 à 1829, né à Pont-à Mousson, en 1782 et décédé à Paris en 1855. Fabvier est à l’origine de l’armée régulière grecque moderne. Le médaillon reproduit sur le timbre est une reprise d’un motif de David d’Angers qui a servi à réaliser un médaillon à l’effigie du colonel. A noter “helleniki demokratia” au lieu de Hellas. Des médailles grecques ont repris ce même motif. Un exemplaire du médaillon de David d’Angers se trouve au musée du fil-à-papier à Pont-à-Mousson. le colonel Fabvier, une fois rentré en France est devenu général puis homme politique, député de la Meurthe et pair de France connu pour son intérêt pour la question d’Orient qui a agité l’Europe pendant tout le XIXème siècle. Pour le timbre la série est de 3, de 1drachme , 3 dr et 6 dr rouge, bleu , vert.
Bonjour,
Merci pour ces intéressants informations, je vous signale aussi que les timbres à 3 dr et 6 dr ont reçu respectivement une surcharge de 2 dr et 4 dr en 1932.