Pierre Gandon, né le 20 janvier 1899 à L’Haÿ-les-Roses et mort le 23 juillet 1990, est un dessinateur, qui a illustré de nombreux livres, mais aussi un peintre et graveur de timbres-poste français. Il a gravé de nombreux timbres pour les administrations postales françaises et étrangères.
Son père, Gaston Gandon, lui-même graveur à l’Institut de Gravure de Paris  réalisa des timbres pour l’étranger et deux pour la France : le célèbre 50fr burelé en 1936 et la cathédrale de Strasbourg en 1939. Gaston Gandon a également réalisé les armoiries de la ville de L’Haÿ-les-Roses.

Étudiant à l’École Estienne, Pierre Gandon a été l’élève du maître graveur Dézarrois. Il entra ensuite aux Beaux-Arts de Paris dans l’atelier du peintre Cormon.

Dès l’âge de 22 ans, il gagne son premier prix : le Prix de Rome de gravure, puis le Prix de la Ville de Paris en 1926. En 1937, il est récompensé par la Médaille d’or des artistes français et il peint la fresque de 500 m² de l’Exposition spécialisée de 1937.

Dessinateur, il illustre de nombreux livres, notamment, « Le souper des petits maîtres de Cailhava de l’Estendoux, « Voyage en Limousin et correspondance » de Jean de La Fontaine (1933)« Vénus dans le cloître ou La religieuse en chemise », de l’abbé du Prat (Le Livre du Bibliophile, 1962), à caractère érotique.

Dessinateur et graveur de timbres

Répondant à une annonce parue dans un journal, il participe à un concours organisé par les P.T.T. qui voulait rénover les séries coloniales, remporte le concours et signe son premier timbre qui paraîtra en 1941 dans la colonie française du Dahomey sous le nom de « Femme indigène ».

La même année, il dessine et grave son premier timbre français : « Reims » dans la  première série des armoiries des villes de France.

Sa carrière est définitivement lancée pour plusieurs centaines de timbres (440 rien que pour la France). Au total, c’est 1260 timbres qu’il a réalisés.

Il dessine et grave en 1942 un timbre français : « Saint Etienne » dans la deuxième  série des armoiries des villes de France.

D’après le dessin de Lemagny il réalise en 1942, la gravure des timbres à l’ effigie de Pétain imprimés en taille douce ; il grave aussi en 1942 les deux timbres utilisés pour le courrier  par avion de la légion des volontaires français contre le bolchevisme et  les deux timbres sur la Légion tricolore.

Il est suspendu pendant quelques mois à la Libération.  Pendant cette suspension, est quand même émis le timbre « Sarah Bernhardt » que Gandon a dessiné et gravé, mais  la signature au bas du timbre est Bastien Lepage et  Charles Mazelin.

Néanmoins, le général de Gaulle choisit sa maquette pour servir de série d’usage courant, à l’effigie de Marianne. La gravure est de Cortot.

Certaines de ses œuvres ultérieures lui feront  remporter des Grands prix de l’art philatélique français :

  • Haute couture parisienne », dessin de Gandon, gravure de Jules Piel, France, 1953.

  • « La jeune fille de Bora Bora », dessin et gravure de Gandon, Établissements français de l’Océanie, 1955.

L’artiste a trouvé son modèle dans un film des années 1950 : la jeune fille Tumata Teutau apparaît dans un reportage de Landry, beau-frère du ministre de la France d’Outremer de l’époque. Elle dansait en compagnie d’un groupe remarqué lors des « Fêtes de Juillet » à Tahiti. Les vêtements de la femme symbolisent l’époque qui, avec la libéralisation, voit les robes longues disparaître au profit des « paréos » de tissus imprimés et fortement colorés. C’est une photo extraite du film qui retient l’attention de P. Gandon, celui-ci exécute avec talent la célèbre “Jeune fille de Bora-Bora”.

Depuis 1951, ce prix est décerné par les collectionneurs et les critiques au dessinateur du plus beau timbre de l’année émis par la France et l’Union française.

Il est aussi l’auteur  :

  • « Les joueurs de cartes », tableau de Paul Cézanne, France, 1961 (prix de l’art philatélique 1961). Ce timbre faisait partie de la première série de peintures que la Poste française émettait sur timbre-poste,

  • « La Dame à la licorne », tapisserie médiévale, France, 1964.(prix art philatélique).

Parmi les timbres les plus connus dessinés et gravés par Gandon figurent deux séries d’allégories d’usage courant  :

  • la Sabine, en 1977, d’après un tableau de David : Sabine arrêtant le combat  entre les Romains et les Sabins,

  • la Liberté, en 1981, d’après un tableau de Delacroix : La Liberté guidant le peuple . Il grave le poinçon de ce timbre à 82 ans.

Son dernier timbre est émis pour la Journée du timbre 1983 : « Homme dictant une lettre » d’après une œuvre de Rembrandt.

Il a aussi excellé dans les portraits

Le document qui suit montre un tirage d’un poinçon du timbre réalisé pour Fontenelle.

Ses paysages sont aussi de grande qualité.

Il a réalisé le dessin du timbre taxe dit à la gerbe de blé :

  • chiffre taxe

  • timbre taxe

Il a aussi produit des timbres destinés à la poste aérienne

  • deux maquettes refusées

  • le timbre définitif émis en 1946

Il a produit de nombreux timbres pour les colonies françaises.

  • Afars et Issas, 1967 (4 timbres)

  • Afrique Equatoriale française 1955 (25 timbres)

  • Afrique Occidentale française (10 timbres)

  • Algérie (25 timbres)

  • Cambodge

  • Cameroun, dans la série ” oeuvres coloniales” de 1941

  • Guyane 1947 (dans une série de 8 timbres “oiseaux”)

  • Indochine, dans la série ” oeuvres coloniales” de 1941

  • Laos

  • Liban

  • Madagascar (au total 20 timbres)

  • Maroc, notamment série de 26 paysages de 1947 dont il n’a réalisé que la gravure (au total 73 timbres)

  • Mauritanie, dans la série ” oeuvres coloniales” de 1941

  • Nouvelle Calédonie, 1962, grand prix de l’art philatélique

  • Togo, 1941, série de 10 timbres “chiffre taxe” avec  mention”RF” et série de 5 timbres en 1942, sans mention RF

  • Tunisie  (au total 53 timbres)

Les pays nouvellement indépendants d’Afrique ont aussi fait appel à lui :

  • Centrafrique, 1959 (au total 23 timbres)

  • Congo, série de 4 timbres “masques” en 1966 (au total 10 timbres)

Congo 199 masque balumbu

  • Cote d’Ivoire, 1965 (au total 9 timbres)

  • Dahomey, 1966, série de 5 timbres

  • Gabon, quatre timbres de poste aérienne en 1962 (au total 11 timbres)

  • Mali 1971, série des sept merveilles du monde (au total 20 timbres)

  • Mauritanie, 1965, dans une série de 4 timbres (au total 12 timbres)

  • Niger, 1961 (au total 8 timbres)

  • Sénégal, 1961 pour la fête de l’indépendance (au total 25 timbres)

  • Tunisie juste indépendante 1956

Des pays plus ou moins liés philatéliquement liés à la France ont fait réaliser plusieurs timbres de Gandon :

  • Andorre 1980, Europa, personnages célèbres

  • Monaco 1951, Sainte Dévote

Bibliographie

Un site est consacré à Gandon

http://gandon.e-monsite.com/

Quand le timbre français est dans l’à-peu-près, Le Monde des Philatéliste n° 533 octobre 1998 p 45-50

Répertoire des artistes ayant dessiné ou gravé des timbres du Territoire français des Afars et Issas et liste de leurs timbres http://timbresafarsissas.perso.sfr.fr/HTML/AI-ARTISTES.htm

L’image ethnographique : le timbre-poste colonial français africain de 1920 à 1950 http://www.erudit.org/revue/pr/2002/v30/n2/006730ar.html

La mort de Pierre Gandon : Marianne est orpheline, Timbroscopie n° 73, octobre 1990 p 65-66
Jeune fille de Bora Bora http://gandon.e-monsite.com/pages/timbres-remarquables/timbre-bora-bora-d-oceanie.html

La grande histoire des petits timbres de France, Timbres magazine n° 32 – Février 2003 p 38-47

Jack Blanc de l’Académie d’Etudes Postales Les poinçons taxe Gerbe de Gandon-Cortot Philatélie française dec 1985 p 549

Concernant Monaco, voir l’article  J. Guiraud-Darmais  Désormais vous ne regarderez plus ces timbres d’un même œil… dans Timbroscopie , avril 1995 n° 123 p. 68-70

Et l’article de Didier Michaud Pierre Gandon , dans Timbroscopie,mars 1995, n° 122 p 82-83

Pierre Gandon , artiste complet et grand-père attentionné, La Gazette, Philapostel, n° 176, juillet 2018, p 24

Poinçon de l’histoire IV Inventeurs, savants et  médecins, Musée de la poste, Paris 1990

One thought on “Gandon, peintre, dessinateur et graveur”
  1. Bonjour, J’ai beaucoup aimé cet article, très intéressant. Il m’a bien aidé pour le thème que je réalise sur Pierre Gandon. Mais la plupart des sites cite :”le prix de Rome en 1921 ou 22 pour le “Prométhée”. Mais aucun ne montre la gravure. J’ai cherché mais je n’arrive pas à trouver. Auriez-vous une idée ou je pourrais trouver cette photo. Merci de votre aide

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