En reprenant le texte du site Notre-Planete.info, on lit :
« Un risque naturel implique l’exposition des populations humaines et de leurs infrastructures à un évènement catastrophique d’origine naturelle.
On y distingue principalement : les avalanches, les feux de forêt, les inondations, les mouvements de terrain, les cyclones, les tempêtes, les séismes et éruptions volcaniques mais aussi les raz de marées, les invasions d’insectes nuisibles, les sécheresses prolongées… Un risque naturel est donc la rencontre entre un aléa d’origine naturelle et des enjeux humains, économiques ou environnementaux.
On parle de risque majeur lorsque les dégâts et le nombre de victimes sont importants. En moyenne par an, de 2000 à 2005, près de 300 millions de personnes ont été affectées par les catastrophes naturelles et près de 78 000 y ont trouvé la mort (CRED, 01/2007). »
Nous avons recherché les timbres ou cartes postales qui pouvaient illustrer ces différents types de risques naturels. Les timbres ont souvent été émis après 1920.
Avant cette date, les conséquences de tels risques sont illustrés sur des cartes postales.
Pour la région proche, nous avons choisi :
Le risque d’inondation avec le débordement de l’Oise en 1910.
L’effet d’un cyclone à Senlis en 1901.
Signalons que l’UNDRO (United nations Disaster Relief Organisation), agence des Nations unies pour les secours en cas de désastre, créée en 1971, se préoccupe, pour une partie de ses activités des désastres naturels. Les deux timbres de cette lettre premier jour illustrent l’incendie et l’inondation.
L’ONU a aussi déclaré de 1990 à 1999 une décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles et émis un bloc de 4 timbres, conçus par l’artiste japonais Kenji Koga,dans ses trois bureaux de New-York (légende en anglais), Genève (légende en français) et Vienne (légendes en allemand).
Pour revenir aux documents philatéliques nous traiterons divers risques naturels dans l’ordre alphabétique.
Avalanche
Le timbre ci-dessous a été émis en Autriche avec surtaxe au profit des victimes de 388 avalanches qui occasionnèrent la mort de 125 personnes notamment dans le Gross Valsertal et le village de Blons. Deux avalanches ont notamment touché le village de Blons dans le Vorarlberg en Autriche le 12 janvier 1954.
Cyclones, ouragans et typhons
Un cyclone désigne une grande zone où l’air atmosphérique est en rotation autour d’un centre de basse pression local. Il induit des vents violents et des pluies abondantes et se produit dans les zones tropicales. Les termes d’ouragan et de typhon recouvrent le même phénomène.
Lorsque les dégâts sont considérables, il arrive que les états concernés émettent des timbres pour venir en aide aux sinistrés.
Amérique
- Hazel, dégâts sur Haïti en 1955
- Hattie en 1961 destruction de la ville de Corozal au Honduras britannique avec 60 millions de dollars de pertes et 307 morts
- En 1988, Gilbert
- En 1989, Hugo
- Luis en 1995 ; le cyclone a ravagé d’abord la Guadeloupe et Saint Barthélémy, puis Saint Martin où il a fait 32.000 sinistrés dont 7.000 sans abri et 9 morts.
- Michelle à Cuba en 2001
Pacifique
- Kenneth à Hawaï en 2005 qui s’est traduit par des pluies massives, des dégâts matériels mais pas de pertes humaines. La poste à Hawaï émet deux timbres.
Allons plus avant dans le Pacifique.
- iles Cook dans le Pacifique
- En 1974, le cyclone Tracy se traduit par la destruction de la ville de Darwin en Australie. Tracy a tué 71 personnes et provoqué 837 millions $ de dommages.
Famine
L’URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques) a émis en 1921 et 1922 plusieurs séries de timbres pour les affamés de la Volga.
En 1923, sont émises pour les affamés d’Odessa des vignettes et une série de quatre timbres de bienfaisance d’Ukraine, alors république de l’Union Soviétique. En 1923, on peut aussi trouver une vignette émise pour la famine en Chine.
Feux de forêts
Un timbre concernant la prévention de tels feux a été émis en Sarre en 1958.
Les Etats Unis ont aussi émis un timbre en 1984.
et le Portugal.
Un bloc a été émis en 2011 par la République Togolaise. En plus des feux de forêts sont illustrés le volcanisme et les inondations.
Inondations
Une série de 20 timbres surchargés au profit des inondés de Salzbourg a été émise en 1920 en Autriche et était vendue au triple de la valeur faciale.
Cinq timbres soviétiques surchargés ont été émis pour les inondés de Leningrad en 1924.
En 1926, la Belgique a surchargé des timbres courants.
Les victimes des inondations du Rhin ont été l’objet d’une série de 4 timbres du Liechtenstein en 1928.
Trois timbres à surtaxe ont été émis en Hongrie en 1940 au profit d’inondés.
En 1947, les inondations en Sarre ont fait l’objet de deux blocs de timbres.
En 1953, la rupture des digues sur la mer du Nord aux Pays-Bas entraîne plus de 1 800 morts, 160 000 hectares de terres inondées, de nombreuses têtes de bétail noyées, et beaucoup de bâtiments détruits ou endommagés.
En 1961 un timbre indonésien à surtaxe a été émis au profit des victimes des inondations (surcharge Bentjana Alam en indonésien).
En 1967, un timbre indonésien à surtaxe a été émis au profit des victimes des inondations (Bandjir, en indonésien).
En 1963, au Maroc, 2 timbres à surcharge.
En 1967, au Laos, série de trois timbres à surcharge.
En 1968, au Bhoutan, un timbre consacré aux secours.
En 1970, au Maroc, deux timbres à surcharge sont émis.
En 1970, en Roumanie, une série traite aussi des secours aux victimes des inondations.
En 1987, un timbre suisse a été surchargé.
En 1988, au Natal (Afrique du Sud), des timbres portent des surcharges en anglais et en afrikander.
En 1991, en Chine un timbre est émis.
En 1997, l’ Italie émet un timbre à très forte surcharge pour porter secours aux sinistrés.
Remarque
Le 2 décembre 1959, la rupture du barrage de Malpasset a causé 2600 morts et a été
suivie de l’émission de la Marianne à la nef surchargée au profit des victimes. Il s’agit bien d’un événement catastrophique d’inondation, mais dont l’origine est un risque technologique.
Il en est de même pour la rupture du barrage de Vajont en Italie le 9 octobre 1963 a occasionné 1600 morts. Elle est évoquée sur ce timbre italien émis en 2014.
Pour se protéger des inondations, des barrages anticrue ont été construits sur la Tamise en Angleterre.
Aux Pays-Bas, c’est tout l’aménagement des deltas (Rhin et Meuse) qui a été étudié et réalisé.
Mouvements de terrain
Le ministère français du développement durable donne la définition suivante :
Les mouvements de terrain regroupent un ensemble de déplacements, plus ou moins brutaux, du sol ou du sous-sol, d’origine naturelle ou anthropique. Les volumes en jeux sont compris entre quelques mètres cubes et quelques millions de mètres cubes. Les déplacements peuvent être lents (quelques millimètres par an) ou très rapides (quelques centaines de mètres par jour).
Les mouvements de terrain sont : tassements, affaissements, retrait-gonflement des argiles, écroulements et chutes de bloc, effondrements de cavités souterraines, coulées boueuses et torrentielles.
Il est possible de trouver un timbre indonésien qui illustre ce phénomène.
Risque sismique
En 1992, la Jamaïque a émis une série de timbres concernant le tremblement de terre survenu en 1692 qui avait touché Port Royal, alors capitale de l’île. Les deux tiers de la ville passèrent sous le niveau de la mer et la capitale a alors été transférée à Kingston.
Le sinistre de Messine en Sicile a fait l’objet de l’émission d’un timbre italien en 2008 pour le centenaire de cet événement qui s’est traduit, après une secousse d’une durée de 30 à 40 secondes, par un tsunami qui a détruit les villes de Messine, Reggio de Calabre et Palmi. La catastrophe a fait de 75 000 à 200 000 morts.
Une série de quatre timbres a été émise au Japon après le séisme de Yokohama, survenu en 1923, qui a occasionné plus de 140 000 morts et détruit 570 000 maisons.
Divers seïsmes ont été illustrés par le timbre.
- Saint Domingue (Dominicaine) en 1930,
- Hawkes Bay en 1931 en Nouvelle Zélande qui a occasionné 256 morts : émission d’une série de timbres pour le soixante-quinzième anniversaire,
- Iles Ioniennes (Grèce) en août 1953 ; une série de séismes de magnitude 6,2 à 7, 2 a ravagé Céphalonie, Ithaque et Zante avec 455 morts, 912 blessés graves et la destruction totale de 27659 maisons. Des glissements de terrains et tsunamis se sont produits,
- Orléansville en Algérie en 1954 ; ce séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter a entraîné la destruction à 90% de la ville, la mort d’environ 1 500 personnes et fait plus de 14 000 blessés et 300 000 sinistrés,
- Tristan da Cunha en 1961 où le tremblement de terre a été accompagné d’une éruption volcanique. L’évacuation de tous les habitants vers Saint Hélène a été l’occasion d’une émission de timbres surchargés pour porter secours aux populations.
- Agadir au Maroc en 1960 ; pour une magnitude de 8,5, ce séisme a fait entre 12 000 et 15 000 morts, soit plus du tiers de la population, et environ 25 000 blessés,
- Skopje (Macédoine) en 1963, séisme d’une magnitude de 6.9 sur l’échelle de Richter qui a occasionné au moins 1 000 morts, 3 000 blessés et 120 000 sans-abri avec des pertes matérielles importantes : ville détruite à plus de 80 %. Ce timbre yougoslave a été émis pour les vingt ans de ce séisme,
- Guatemala en 1976, avec environ 10 000 morts,
- à nouveau à El Asnam (Orléansville) en Algérie en 1980, séisme de 7,2 sur l’échelle de Richter, et une violente réplique trois heures plus tard font 2 633 morts, des milliers de blessés, de disparus et de sans-abri sur une population de 120 000 habitants. La ville offre une vision apocalyptique : un tiers des bâtiments ne sont plus que gravats,
- Arménie 1988, séisme de 6,9 sur l’échelle de Richter qui dévaste la région de Spitak et occasionne environ 30 000 morts. Un bloc de 4 timbres à surtaxe pour venir en aide aux sinistrés est émis par l’URSS,
- région d’Izmit en Turquie en 1999. Ce séisme de 7,2 sur l’échelle de Richter s’est traduit par des secousses qui ont endommagé et détruit des milliers d’habitations et d’infrastructures. Le bilan officiel est de 17 480 morts et de 23 781 blessés ; environ 10 000 personnes furent portées disparues et des centaines de milliers se retrouvèrent sans abri. La Turquie a émis deux timbres en remerciement de l’aide internationale,
- Sichuan (Chine) en 2008 : 60 000 morts,
- Haïti en 2010, 7 à 7,3 sur l’échelle de Richter; plus de 300 000 morts, 300 000 blessés et 1,2 million de sans-abris,.
- Les séismes, comme celui de 2004 au large de l’Indonésie, peuvent être suivis de tsunamis dévastateurs.
Sécheresse et désertification
Des timbres africains, notamment surchargés, ont mentionné ce phénomène désastreux de sécheresse:
- Cameroun
- Rwanda
- Tchad
Des timbres ont mentionné les conséquences : désertification, manque d’eau….
- Bénin
- Djibouti
- Mauritanie
Volcanisme
Tous les volcans, même en activité ne conduisent pas à des effets catastrophiques et des pertes humaines.
Les volcans d’Auvergne sont éteints.
Les volcans d’Islande comme l’Hekla fument toujours… La première éruption enregistrée de l’Hekla a eu lieu en 1104. Depuis lors, il y a eu entre vingt et trente éruptions importantes; certaines d’entre elles ont occasionné des morts et des émissions massives de lave.
Nous citerons quelques explosions, coulées de lave ou de boue, pluie de cendres qui ont été illustrées par le timbre assez souvent surtaxés pour venir en aide aux victimes.
- Tambora (Indonésie) en 1815 avec 92000 morts.
- L’éruption de la montagne Pelée en 1902 passe pour une des éruptions volcaniques les plus meurtrières du XXe siècle ; sa nuée ardente paroxystique du 8 mai 1902 reste célèbre pour avoir en quelques minutes entièrement détruit ce qui était alors la plus grande ville de l’île de la Martinique saint Pierre exterminé ses habitants — environ 30 000 personnes, seulement trois rescapés — et coulé une quinzaine de navires marchands.
- Izalco (Salvador) en 1926, une éruption ensevelit le village de Matanzo et tua 56 villageois.
- Krakatoa (Indonésie) : 36 000 morts en 1889.
- Merapi (Indonésie), responsable de diverses éruptions catastrophiques, notamment en 1953 avec des milliers de morts.
- Le Taal ((Philippines) en 1965 avec 200 morts (toujours en activité) ; L’éruption la plus meurtrière fut celle de 1911 qui fit 1 335 victimes.
- Gunung Meletus (Indonésie) en 1967.
- Le 22 janvier 1973, dans la matinée, le volcan Eldfell (Islande) entre en éruption. Les 5 000 habitants que comptait l’île de Heimaey à cette époque sont évacués. La moitié de la ville fut détruite.
- En 1991, après 500 ans de sommeil, le Pinatubau (Philippines) se réveille et entraîne une des plus importantes éruptions du vingtième siècle avec des conséquences à l’échelle planétaire. Le volume de matériaux émis est estimé à 10 km3 dont une grande partie est éjectée dans l’atmosphère. Grace à la prévention, c’est moins de 1000 morts qui sont à déplorer.
- En 1994, l’éruption du volcan de Rabaul en Papouasie Nouvelle Guinée conduit à l‘évacuation, puis la destruction de la ville de Rabaul en raison des pluies de cendre, des lahars et des tsunamis.
- En 1995, le volcan de la Soufrière sur l’île de Montserrat dans les Antilles s’est réveillé ; en 1997, il a émis des nuages de cendres et des coulées de lave qui ont conduit à la destruction de la capitale Plymouth et à 29 morts. Après la disparition de la capitale, près des deux tiers des 13 000 habitants de Montserrat se sont exilés sur les îles voisines ou au Royaume-Uni. Les autres ont migré vers le nord de l’île, dans une zone protégée par la chaîne des Center Hills.
Bibliographie
http://www.notre-planete.info/terre/risques_naturels/
Sur le tremblement de terre d’Arménie en 1988 et d’autres: Amiel Timbres magasine décembre 2005 n° 63 p. 46-48
Sur la définition des risques naturels
Les timbres du séisme, Timbroloisirs n° 69 p 30
Tremblement de terre des Iles Ioniennes en août 1953 http://www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1954_num_63_340_15580
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Le-risque-mouvement-de-terrain.html